Mercredi 10 septembre 3 10 /09 /Sep 22:54





Teddy a désobéi, Teddy a blessé la Baigneuse.

Ils se voient ce soir, il est penaud, ennuyé de l’avoir froissée. Il se retrouve dans un café, il sort d’une réunion  formelle, costume cravate.

Elle l’attend, il a comme à chaque fois du retard. Elle ne lui en dit rien.

Elle a des milliers de choses à lui dire. Elle veut qu’il comprenne enfin qu’au-delà du jeu il y a un cœur, une âme, une vie. Pourtant, elle reste presque muette.

Il soutient un regard courroucé, une sensibilité trop sollicitée, trop émoussée.

Ils devisent longtemps les regards ponctuant l’absence des mots.

-          Que veux-tu faire lui dit il ?

-          Et toi, que désires-tu ? comment envisager une suite ?

-          J’ai désobéi à ma maitresse, ma maitresse que j’aime  et je veux qu’elle me punisse

-          Es tu conscient du risque que tu prends en réclamant ton châtiment ? tu sais que la punition sera sévère, inattendue.

-          Oui, je le sais, mon amour, mais je la mérite.

Ils partent ensemble vers une boite fétichiste. Tout commence selon les rituels établis entre eux, il se met nu, elle l’habille d’un collier et d’une laisse et ainsi paré, il devient  un Teddy sage, aux ordres, prêt à satisfaire aux désirs d’une maitresse fantasque.

Il se met à genoux devant elle et la dévisage d’un regard éperdu, paradoxal mélange du regret d’avoir contrevenu aux ordres, de l’acceptation d’une punition qu’il subira sans s’opposer, et le trouble de ne pas savoir ce que la baigneuse va pouvoir lui infliger. Il sait que le châtiment sera sévère, à la hauteur de ses fautes. Mais lequel ?

La baigneuse le pare de foulards blancs, joue un peu, sans conviction.

Elle l’attache et commence à faire tomber les cravaches de chaque coté de son corps en coups sonnants et trébuchants.

Pour la première fois, elle manie les instruments sans attention, sans sensualité, sans précaution. Elle le voit se dandiner sous une douleur qui elle le sait doit être fade et sans intérêt.

Il ne dit mot, consent, son corps se tord à chaque série où la cravache attaque ses poignées d’amour.

Puis, la soirée continue, elle l’interroge et se rend compte qu’il a encore désobéi la veille.

La baigneuse le cœur battant, sait en un instant qu’elle est la punition suprême qu’elle va lui infliger.

Elle se lève et lui fait face :

-          Teddy ici s’achève le chemin, je te rends ta liberté

-          Maitresse je t’en prie, ne me laisse pas, je ne veux pas te perdre

-          C’est avant de désobéir qu’il fallait y penser, Teddy, il est trop tard.

Elle lui intime l’ordre de la laisser passer.

Elle commande un verre. En boit une partie et retire sans un seul regard les apparats de son soumis, range mécaniquement la laisse et le collier sans croiser le regard perdu de Teddy, un regard qu’elle devine poignant, emprunt de tendresse, d’une douleur d’être ainsi rejeté sans autre forme de procès.

Elle lui demande s’il a fini son verre et il monte afin de quitter la soirée, une heure après leur arrivée, c’est la première fois qu’ils partent si vite, si tôt.

Elle bavarde sans sourciller avec le patron de la boite de choses insignifiantes alors que Teddy s’isole pour se rhabiller.

Ils sortent sans un mot. Elle rompt le silence.

-          tu voulais être puni, je t’inflige là la pire punition qui soit, celle de ne rien te donner, de te refuser d’absoudre tes désobéissances. De te rendre à jamais cette liberté que tu veux absolument gouter, et bien elle est à toi, profite en bien.

-          Je t’en prie regarde moi, embrasse moi, je ne veux pas te perdre

La baigneuse ferme les yeux et lui ferme l’accès au-delà de ses lèvres.

-          Tu ne t’en sortiras pas par une pirouette, teddy, pas cette fois.

Il se fait présent, pèse de tout son corps sur celui de son aimée maitresse et cherche avec avidité à entrouvrir ces lèvres refusant ses baisers brulants.

Elle sait qu’elle doit rester ferme, ne pas céder, pour que la leçon soit enfin apprise, mais voilà elle l’aime et aimer c’est pardonner, dit on, alors insensiblement son corps offre à son amant les signaux que sa raison voudrait tant lui refuser.

La baigneuse souffre tout autant que son TEDDY alors qu’elle lui refuse son attention, elle si prévenante, si attachée à jouer sur  ses sensations sans cesse.

Et ni tenant plu, maitresse et soumis tombent le masque dans une ruelle parisienne et se serrent avec ferveur, s’embrasse avec une fougue inattendue la seconde d’avant.

Ils prennent leur voiture, rentrent dans l’appartement et s’en suive des heures de plaisirs et d’extase, des heures où ils firent l’Amour savourant avec merveille ces moments où ils ne forment plus qu’un seul corps réuni dans le désir, la volupté ….

Il est de ces Amours qui semblent parfois maudites et qui pourtant se refuse à la mort ….

Les heures passent en un mélange grisant de douceur, tendresse, fermeté.

Peut être qu’un jour, je vous  raconterais, cette quête qui conduit au bonheur et que l’on nomme Amour.

 

 


Par la baigneuse - Publié dans : Teddy
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