Lundi 27 octobre 1 27 /10 /Oct 02:37




 

Il est des œuvres d’art qui par essence restent indomptables, des chefs d’œuvre où l’émotion culmine au plus loin du firmament, où soudain il nous semble flirter avec la perfection.

 

La baigneuse et teddy sont à Barcelone, ville de la nuit, ville festive, ville où l’excès s’écrit sur chaque façade.

Ils ont revêtu pour l’occasion leur atours libertins, oubliant les jeux BDSM pour un soir, un weekend  où sensualité va rimer avec sexualité.

Elle est pleine d’envies, elle les a plus d’une fois formulées depuis quelque temps, elle veut s’offrir devant lui, offrir son plaisir à un autre, tout en maintenant son regard rivé au regard de son Amour.

Elle a, dés le début de leur relation et cela a perduré bien après l’échange des rôles : soumis, dominé, le désir brulant et intact d’être à un tel point d’abandon qu’il sera seul maitre de qui la caressera, la pénètrera en ces soirs de relâche.

Elle a conscience de la douce et tendre perversité qui se cache derrière cet abandon d’un corps qu’elle offre sans retenue, ou plutôt sans ses propres retenues, puisqu’ elle confie à son amour les limites de ce que son enveloppe, son cerveau va accepter ou non.

Le vendredi, elle s’offre  à deux hommes, avec réticence et sans gout. Elle, si gourmande, ne saurait pourtant se contenter d’hommes gaillards et un rien trop « sexuels » à son gout. Plus le temps passe et plus il lui faut la forme, cette atmosphère où les sens s’éveillent, un savant mélange de beau, de bon, de goûteux, d’odorant, de doux et ferme.

Cependant, elle s’exécute, devant respecter son propre « cahier des charges », celui qu’elle a si souvent susurré à l’oreille attentive de son amant.

Teddy, s’il se régale du spectacle de sa baigneuse abandonnée par delà ses mains, reste sur sa faim et ne peut faute de combattante rendre cet abandon si particulier  à sa maitresse.

Le lendemain, l’endroit reste enfumé et mort.

Mr jean pierre Glaouis et Melle Nadia Glamour par eux dénommés, joue au papa et la maman devant leurs yeux médusés et à leur grande honte fort amusés.

Les couilles du sus nommé pendent lamentablement entre deux cuisses à qui elles donnent un air flasque et guère enjoué.

La soirée prend alors un tour comique inattendu qui au-delà d’un certain ennui, habite la soirée avec bonhomie.

Mais, voilà baigneuse et Teddy par delà les frontières du rire retrouvent toujours au croisement de leurs regards, l’envie, le désir.

La baigneuse s’allonge sur une large couche, l’air est presque frais alors que son corps entre dans un parfait immobilisme, troublé par une respiration ample et forte.

Teddy est lové contre elle, elle sent le contact de son bras sur sa cuisse, contact agréablement pesant qui la contraint à rester dans la réalité de l’ instant.

La main de son amour joue lentement, étonnement avec son sexe qu’elle sent se dresser de désir au fil des caresses.

Son clitoris s’enflamme  avec une lenteur que chaque passage du doigt de son amant orchestre avec un brio presque diabolique.

Elle sent son plaisir grimper et elle ne lutte pas, n’attends rien, elle a pour seule convoitise de gouter chaque seconde de ses sensations hors du commun qu’elle vit bien au-delà de son seul désir.

Chaque inflexion de doigt, chaque pression est une phrase musicale qui coule le long de ses hanches offertes.

Chaque imperceptible mouvement devient une envolée lyrique qui la transporte toujours plus loin, plus haut …

Elle sait qu’elle ressent, alors, du pur plaisir, l’orgasme pourrait en être le but ultime, mais il n’en est rien car ce bien être extatique  peaufine au divin et rester là suspendue au bon vouloir d’un doigt qui parfois se fait cruellement immobile alors que par deux fois elle entend son amant se laisser emporter par le sommeil sa tête lovée sur son ventre rond, est un pur délice hors du temps et de l’espace.

La musique envahit tout son être, son enveloppe, son cœur, son cerveau, elle n’est alors que sensations, plus rien n’existe que cette mélodie impromptue et merveilleuse.

Puis, elle sent qu’imperceptiblement la belle et douce complainte gagne en force et prend des airs d’intensité  qui bousculent tout, emporte vers  les cieux leurs notes exacerbées de puissance jusqu’à un paroxysme qui confine à l’insupportable.

La baigneuse n’y tenant plus hurle sa jouissance d’une voix rauque et animale, reprenant brutalement le contrôle de son corps et livrant bataille à cette secousse sismique, ses déferlantes qui l’envoie dans un ailleurs pourtant  si proche, elle se gargarise de cette épopée symphonique écrite du bout d’un doigt, celui de son Amour.

Puis vient le silence, un relâchement total envahit son  corps alors que son esprit bouillonne encore et que son  cœur bat la chamade.

Et, indiciblement, vient cet instant où elle aimerait tant rendre au centuple ce qui lui a été offert, où soudain elle se voudrait inspirée elle aussi de cet élan artistique improvisé, de ce talent qui n’existe que dans l’alchimie périlleuse de deux corps qui s’aiment.

 

Amour, Amour, tant de choses furent dites, écrites, murmurées, hurlées, pleurées, déclinées, dessinées, sculptées, filmées, esquissées, esquivées, détruites, construites, sublimées en ton nom et pourtant à chaque fois que je te retrouve Amour, la page est blanche, vierge, et toute la magie et le mystère de cet univers convergent afin que nous la remplissions de nouveau et  toujours  autrement  ….

Par la baigneuse - Publié dans : libertinage courtois
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